1. |
Amour liquide
02:40
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Ti-Guy la lune
embrassait Marie-Soleil
sur un sofa de gélinottes huppées.
Dans un style colonial,
les amants échangèrent
leurs amygdales.
Elle de marbre et de glace
et lui stoïque de la face,
les quatre yeux fermés,
mais pourtant dans leur bouche,
tel un couple d’oiseaux-mouches,
les langues se poursuivaient.
Mais tout à coup
dans le noir
sans crier gare,
elle le frappa!
Touchant sa prune,
vexé dans son orgueil,
avec la joue qui clignotait,
Ti-Guy la lune
sortit de cette dernière
et en un éclair, il retomba sur Terre.
Marie-Soleil avait échappé
une droite à tout casser,
envoyant son amant
du coup valser su' l' divan
et puis s’affaisser.
Et nuit après nuit,
quand le soleil se vide,
ils prennent un mini
fixe d’amour liquide.
Ils se disent tout bas:
«Cette fois-ci, cette fois-là
ce sera la dernière fois.»
Le vieux tapis orange à poils longs
sentait la bière
et le questionnement.
Il supportait depuis trop de temps
le poids lourd de ces amants.
Marie-Soleil
tout comme l’astre solaire
avait envie de s’éclipser.
Ti-Guy la lune
fidèle à la roche lunaire,
voulait faire monter les marées.
Mais tout à coup,
dans le soir,
sans crier gare,
elle l’embrassa.
Et nuit après nuit,
quand le soleil se couche,
ils vont au lit,
se caressent et se touchent.
Ils se disent tout bas:
«Refais-moi ci, refais-moi ça
encore une fois.»
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2. |
Philou
05:39
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Y a l’fond du puits, y a l’fond du trou,
c’est là que s’trouve not’ ‘tit Philou,
vraiment très creux dans un grand champ,
tout seul perdu loin dans son rang.
Le vent, l’air pur et le ciel bleu
y é pu capab’, même un peu
l’odeur de fumier à l’automne,
c’est assez pour faire fuir son homme
S’en aller, la solution,
rejoindre vite la pollution.
Y a l’goût de voir ce qu’il y a ailleurs;
planifier un avenir meilleur.
Enfin rendu dans la cité,
y a tout ce dont y avait rêvé:
des bars, des femmes, des complets,
il n’y a qu’à passer au guichet.
Philou a toujours été
un p’tit gars tranquille,
y a jamais eu d’histoire
avant d’aller en ville.
Y a peur de perdre la tête ou de se casser le cou.
Ou de trop faire la fête et de devenir fou.
Déraciné depuis trois mois
y est pu certain d’aimer ça,
tout est tellement sale et puant,
que le fumier lui manque maintenant.
Y sait que le voisin est violent.
Tout cas y a jamais l’air content!
Ça chiale le jour, il crie : « Mona! »
La nuit on entend des coups bas.
La ville, la campagne, un dilemme
Il sait c'qu’il hait, mais pas c’qu’il aime.
Faut prendre une pause, faut réfléchir,
faire un bon choix, sa vie bâtir.
L’appel des champs de son enfance
ou la grosse job aux assurances.
Y file pas ben pis y dort pas,
Yé à veille de tout sacrer là.
Va ben falloir un soir
que Philou se décide.
Il commence à avoir
trop de reflux acides.
Avoir femme et enfants, un bel emploi payant,
une voiture toit ouvrant, une clôture, un chien blanc.
C’est à ce moment qu’Emily
fit apparition dans sa vie.
Elle était fine, il était beau
sont partis vivre en Ontario
Ses deux flos vont parler anglais
y sauront même pas d’où y v’naient.
Entouré de ses beaux-parents,
y est encore ben plus seul qu’avant
Un jour il retournera vivre à St-Alban.
Il achètera la maison de ses parents.
Ses garçons viendront l’voir un’ fois au mois d’août,
ou peut-être à Noël si le climat est doux.
Texte Jasmin Perreault & Dan Valdan
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3. |
À Montmagny
03:27
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Depuis qu’est partie,
j'ai mal à quelque part.
J’ai mal à Lévis, j’ai mal à Beauport.
J’ai mal à mon cœur, j’ai mal à mon corps.
Depuis qu’est partie, y mouille dehors
Mais à Montmagny,
il pleut jamais.
J’ai pris le soleil
dans un collet.
Depuis que j’ai l’astre,
y a plus d’atmosphère.
Des yeux verts en plasma
et des tempêtes solaires.
Je suis comme attiré par la lumière.
Depuis que l’ai, je commence à voir Claire.
Mais à Montmagny,
il pleut jamais,
j’ai pris le soleil
dans un collet.
Elles saupoudrent les champs
de leurs ailes blanches
tout au long des rangs et autour des granges.
Elles viennent au son de l’accordéon.
Les oies blanches ne sont plus des millions.
Mais à Montmagny,
il pleut jamais.
J’ai pris le soleil
dans un collet.
Mais à Montmagny,
il pleut jamais.
J’ai pris le soleil
dans un collet.
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4. |
Le naturel
03:03
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Le naturel revient au galop quand
tu montes sur tes grands chevaux.
Tu es toujours à cheval sur tes principes.
C’est vrai que des fois je te fais peur,
c’est vrai que des fois j’ai l’air bête.
C’est que ma tête s’écœure
parce que mon cœur s’entête.
Même bien en selle, tu prends
le mors aux dents
quand tu fais ton rodéo.
Tu te retrouves les quatre fers en l’air.
C’est vrai qu’des fois tu me fais peur.
C’est vrai qu’des fois t’as l’air bête.
C’est que nos têtes s’écœurent
parce que nos cœurs s’entêtent.
Entre nous c’est un manège,
on se chevauche tour à tour.
Peut-être qu’on a des œillères,
ça rend aveugle, l’amour.
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5. |
Soleil solide
03:16
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Viens t’en on va cueillir des rayons de soleil,
ça l’air qu’il en est tombé quelques-uns la veille,
tout près d’ici en arrière de chez nous.
Mets tes mitaines de four pis tes ailes d’abeilles.
On va regarder ça, il faut qu’on essaye
d’en trouver un pis l’apporter chez nous.
Ça l’air que ça rend heureux
d’avoir un rayon ou deux.
On pourrait même s’en servir comme un follow spot
ou en sabre laser, ce serait encore plus hot,
ou juste comme néon accroché chez nous.
Avec ça on va pouvoir payer nos dettes,
nos dettes d’études, d’amour et d’ambition avec,
voyager tout le temps et retourner chez nous.
Une fois qu’on aura ça, on aura tout ce qu’on veut.
On aura une aura comme celle des gens chanceux
qui gagnent le loto sans aucun numéro.
Je sais toi pis moi on n’a pas besoin de ça,
ni d’amour liquide ni de rayon de plasma.
On a rien qu'à s’aimer pis à rester chez nous.
Ça l’air que ça rend heureux
d’avoir un rayon ou deux.
Et même si on n’en trouve pas,
on est déjà bien comme ça.
Je sais toi pis moi on n’a pas besoin de ça,
ni d’amour liquide ni de rayon de plasma.
On a rien qu'à s’aimer pis à rester chez nous.
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